"Offrez-lui ma dose" : à 91 ans, il cède son vaccin anti-Covid à la mère désespérée d'un enfant porteur d'handicap
Avec le début de la vaccination de masse dans le monde pour contrer l'infection au Covid-19 et pour garantir que les gens retournent à leur vie quotidienne le plus rapidement possible, il y a des millions de mères désespérées qui souhaitent de leur gouvernement national une autorisation pour se faire vacciner afin de ne pas contaminer leur famille. Beaucoup de ces mères s'occupent quotidiennement d'enfants ou de membres de leur famille proche atteints de maladies très importantes : si le virus pénètre dans la maison, les conséquences pourraient être catastrophiques.
Le protagoniste de cette histoire extraordinaire s'appelle Giancarlo Dell'Amico, il a 91 ans et vit dans la ville de Carrare, en Italie. L'âge de Giancarlo a fait qu'il a été automatiquement inclus dans le tout premier groupe de citoyens italiens à bénéficier de la première dose du vaccin anti-Covid, et pourtant, après avoir lu dans un journal le cri désespéré de la mère d'un garçon porteur d'handicap qui a demandé à l'administration de pouvoir recevoir une dose de vaccin pour sauver la vie de son fils, l'homme a été ému :
Il se trouve que l'autre jour, j'ai lu dans le journal La Nazione l'appel désespéré de cette mère qui a un fils handicapé. Il ne peut pas recevoir le vaccin pour des raisons médicales, sa mère a donc supplié de pouvoir en bénéficier pour éviter le risque de prendre le virus et d'infecter son fils qui pourrait mourir. J'ai donc appelé le journal et j'ai proposé : j'ai une réservation pour le 4 mars, dites-lui qu'elle peut venir avec moi, et quand mon tour viendra, je demanderai au médecin de lui donner à ma place. Cela semblait être une solution simple et réalisable et en revanche, on dit que le protocole l'interdit.
US Secretary of Defense/Wikimedia
Il est évident que la bureaucratie ne pouvait pas permettre de "sauter" la file d'attente et qu'une dose de vaccin attribuée à un citoyen spécifique soit remis à d'autres personnes ne faisant pas partie de la catégorie choisie par le gouvernement. Pourtant, la grande générosité et l'empathie de Giancarlo ont fait en sorte que les politiques locaux, ainsi que le ministère du handicap, se soient ouverts à ces parents inquiets et désespérés : à partir du 4 mars en Italie, même les personnes extrêmement vulnérables et leurs soignants pourront s'inscrire en bonne et due forme pour recevoir le vaccin anti-Covid.
C'est le mérite du geste symbolique de Giancarlo, qui à 91 ans est maintenant considéré comme un héros :
Si quelque chose d'aussi petit fait tant de clameur, alors le monde est bien pauvre. Je vais vous le dire avec un exemple : si vous êtes plein, que vous mangez un sandwich et que vous avez devant vous un enfant affamé, que faites-vous ? Vous ne le lui donnez pas ? J'ai fait plus ou moins la même chose. En mai, j'aurai 91 ans, je suis bien, je suis plein de vie, je n'ai pas peur et cela ne me coûte rien d'attendre un peu plus longtemps. Alors pourquoi ne pas offrir mon vaccin à une mère désespérée qui en a plus besoin que moi ? C'est tout, je n'ai rien fait de spécial et, s'il vous plaît, ne me faites pas passer pour un héros. Restons humbles.
Le monde a plus que jamais besoin d'êtres humains gentils et modestes comme Giancarlo !